Elle était attendue. Elle est venue. Elle a vaincu. Nafissatou Thiam est devenue championne du monde de l’heptathlon, dimanche soir à Londres. Maîtrisant son sujet du début à la fin, comme elle en pris l’habitude depuis un an, elle a profité de la seconde journée des épreuves pour asseoir son succès. Elle avait terminé 2e à l’issue de la première, à 22 points de l’Allemande Carolin Schäfer. Elle remporte la compétition avec 6.784 points. Son 3e meilleur total personnel derrière ses 7.013 points réalisés à Götzis fin mai et ses 6.810 des JO de Rio en 2016. Jamais aucun(e) athlète belge n’était monté(e) sur la plus haute marche du podium depuis la création des Mondiaux d’athlétisme en 1983.
Avec ce titre mondial obtenu douze mois après une médaille d’or olympique, la Namuroise réalise un doublé exceptionnel à treize jours de son 23e anniversaire. L’avenir se présente radieux.
La meilleure athlète belge de l’histoire entre encore davantage dans le panthéon du sport national. «Nafi» est désormais la plus grande championne du sport féminin belge depuis Justine Henin. Elevée en province de Namur comme elle, «Juju» a aussi été championne olympique, en 2004, et du monde de tennis, en 2003, 2006 et 2007.
Nafissatou Thiam, offre à l’athlétisme belge sa 6e médaille mondiale, la première en or. Avant elle, Philip Milanov avait enlevé l’argent (disque à Pékin en 2015). Quatre médailles de bronze avaient récompensé William Van Dijck (3000 m steeple à Rome en 1987), Mohammed Mourhit (5000 m à Séville en 1999), le relais 4×100 m dames (Olivia Borlée, Hanna Mariën, Elodie Ouedraogo et Kim Gevaert à Osaka en 2007) et Kevin Borlée (400m à Daegu en 2011).
« Tout le monde va croire que je suis invincible, je sais que je ne le suis pas »
Championne du monde douze mois après son titre olympique. Nafi Thiam, a confirmé, si nécessaire, qu’elle est désormais, sans conteste, l’athlète féminine la plus complète au monde. Au cours des douze derniers mois, elle a ajouté à ces deux couronnes suprêmes un titre européen en salle du pentathlon et un record personnel, 7.013 points, qui en fait la 3e performeuse de tous les temps. Des performances exceptionnelles qui ont eu un prix: une pression à gérer. Ce ne fut pas facile à reconnu la première championne du monde belge de l’histoire de l’athlétisme. «J’ai un peu étouffé avant la compétition, pour être honnête. C’était trop. Une fois sur la piste, j’ai pu profiter de la compétition. J’ai fait un bon heptathlon.»
«Les deux titres (olympiques et mondiaux) c’est énorme. L’année dernière on ne m’attendait pas. J’ai pu faire mon truc dans mon coin. Ici, mentalement c’était plus dur. Mais pas physiquement. Tout le monde va croire que je suis invincible, je sais que je ne le suis pas. Je ne suis pas une machine. Si j’étais dans ce délire, la chute serait terrible. Tout le monde s’emballe quand on réalise de belles choses. Si on ne garde pas les pieds sur terre, c’est le meilleur moyen d’aller dans le mur. Ce n’est pas toujours évident», analysait avec une grande maturité Nafissatou Thiam.
«Des moments comme ceux-ci, je veux en profiter pour que dans les heptathlons qui seront plus durs, où cela n’ira pas, je puisse m’en souvenir et garder la motivation. C’est bien d’avoir des ambitions et des buts dans la vie. Mais là pour être honnête, je suis championne du monde et je ne veux pas encore penser aux prochaines compétitions comme le championnat d’Europe (qui manque encore à son palmarès et dont la prochaine édition se déroulera en 2018 à Berlin, ndlr). Je veux en profiter.»
BELGA
Félicitations @thiam_nafi championne du monde d'heptathlon! Superbe résultat! #Londres2017 #London2017 #teambelgium 🇧🇪 #VivelaBelgique pic.twitter.com/zuFPBHhmT8
— Belgian Royal Palace (@MonarchieBe) 6 août 2017